Jose Manuel Barroso L'embargo russe sur la viande polonaise est de la "discrimination"
L'embargo russe sur la viande polonaise se résume à "de la discrimination", a souligné jeudi à Bruxelles le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, en espérant un règlement de ce contentieux pour que la coopération UE-Russie puisse aller de l'avant.
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"Nous avons mené des enquêtes très objectives sur la situation", a rappelé M. Barroso, au cours d'une conférence organisée par l'Institut français des relations internationales (Ifri). "Nous pensons qu'il n'y a pas de raisons pour cet embargo. C'est de la discrimination. Nous pensons que c'est injuste", a insisté le président de la Commission européenne. "Les normes de protection des consommateurs en Europe sont les plus élevées au monde. Nous ne permettrions pas la circulation de la viande polonaise si nous pensions qu'elle ne respectait pas ces normes", a-t-il dit. M. Barroso a ajouté espérer que "la question soit résolue".
Il a noté qu'il travaillait en ce sens avec les Russes car "il y a tant d'autres questions importantes dont nous pouvons discuter avec la Russie et pour lesquelles nous pouvons arriver à des accords". La Russie a imposé un embargo aux importations de la viande polonaise en novembre 2005, le justifiant par des problèmes de contrôle sanitaire côté polonais.
En réponse, la Pologne bloque le lancement de négociations d'un accord important avec l'UE, qui doit comporter un volet énergétique clé pour les Européens. "Ce n'est pas dans l'intérêt de l'Union européenne d'avoir un conflit énergétique avec la Russie", a-t-il par ailleurs commenté, en disant regretter "la politisation" du débat sur le marché énergétique.
Dans le même temps, la Russie a besoin d'investisseurs pour moderniser son réseau énergétique mais refuse l'entrée de grandes entreprises occidentales, a critiqué M. Barroso. Il a toutefois noté que le "difficile" sommet UE-Russie avait débouché la semaine dernière sur l'acceptation "d'un dialogue structuré en matière d'investissement".
Le président de la Commission a jugé au passage que "la victimisation" utilisée dans les discours des autorités russes n'était pas justifiée: "il y a des investissements russes importants en Europe. S'il y a discrimination c'est à l'encontre de l'Europe". "Les entreprises d'Etat russes peuvent acheter des parties du réseau énergétique européen. Les entreprises européennes n'ont pas le même accès au système russe. C'est pourquoi nous insistons beaucoup sur la question de l'ouverture des réseaux", a-t-il expliqué, au cours de la conférence de l'Ifri consacrée notamment à l'énergie.
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